Nous allons ici parler de la liberté d’expression à travers le blasphème.
- La religion c’est l’opium du peuple, c’est une opinion.
- La religion piège à con, c’est considéré comme un blasphème et j’en ai le droit.
- Être croyant il faut être con, c’est une insulte et c’est punissable par la loi.
Mais c’est quoi un blasphème?
C’est un propos écrit ou oral qui est irrévérencieux à l’égard d’un dieu ou d’une divinité. Attention !! ce ne sont que des paroles ou des écrits en aucun cas des actes qui eux sont des sacrilèges punissables par la loi. Je vous donne des exemples concernant le blasphème :
- Négation de l’existence de dieu
- Injure à une représentation de dieu
- Parjure
- Représentation d’Allah ou de mohamet, qui est interdit par l’islam
Le blasphème, est considéré comme un terme religieux, c’est un ressenti des croyants, le blasphème n’a pas de nos notions juridiques et pourquoi donc ?
Tout simplement parce que nous sommes dans un état laïc, je vous site l’article 1er de notre constitution : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée ».
Je vous site également l’article 1er de la loi du 9 décembre 1905 : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public ».
Et la liberté d’expression dans tout ça !
« Laissez tout attaquer, à condition qu’on puisse tout défendre… Je dirai même : laissez tout attaquer afin qu’on puisse tout défendre ; car on ne peut défendre honorablement que ce qu’on peut attaquer librement », plaidait Georges Clemenceau, alors député de Montmartre, au sujet du délit de blasphème lors de la discussion sur la loi de 1881 au Palais Bourbon. C’est dans cet esprit que la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse a abrogé une autre loi faisant délit de l’outrage aux religions reconnues par l’État « par voie de presse ou par tout autre moyen de publication ».
Cette loi sera renforcée grâce à l’amendement de la loi du 1881 par la loi dit loi Pleven de 1972, je vous site son article 1er ( lisez bien c’est important) : « Ceux qui, par l’un des moyens énoncés à l’article 23, auront provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, seront punis d’un emprisonnement d’un mois à un an et d’une amende de 2.000 F à 300.000 F ou de l’une de ces deux peines seulement. ».
L’état français met donc au même niveau la liberté d’expression et la liberté de croyance, ce qui n’est vraiment pas anodin et typiquement français. Cependant, dans la dernière loi que je viens de vous citer il y a un problème !! Nous avons toujours considéré que le religieux relevait de l’intime, du personnel, de la sphère privée de l’individu. Or cette loi permet de représenter un groupe de personne, une communauté, ce qui est à l’inverse même de notre conception républicaine. J’en prends pour preuve qu’il n’y a pas d’étude d’état fait sur le nombre de blanc, de noir, de roux !! Que nous ne savons pas le nombre de taoïste en France et autre, considérant que l’universalisme dont nous avons hérité du siècle des lumières est un développement personnel, individuel des hommes et des femmes que nous sommes.
Depuis le siècle des lumières luttant contre l’obscurantisme de l’église catholique et le pouvoir de la royauté et de la noblesse, les philosophes proposent le rationalisme en opposition à l’irrationnel religieux, l’individualisme et surtout la raison, mettant en avant l’être humain, en s’appuyant entre autres sur les sciences.
Tout est dit ! Il suffit de respecter la loi et de connaître un peu notre histoire.
Parlons de l’histoire justement, pour savoir où nous allons, il faut savoir d’où nous venons, je souhaite vous évoquer maintenant le procès du chevalier De La Barre, je vous propose un résumé. Il fut la dernière personne exécutée pour blasphème en France le 1er juillet 1766 à Abbeville.
Abbeville est une ville de 17 000 personnes. Le 9 aout 1765 2 actes de profanations sont découverts :
- Des entailles à l’arme blanche sur le crucifix du pont de la ville
- Un dépôt d’immondices sur une représentation du christ dans un cimetière de Abbeville.
Une enquête est menée et des soupçons se porteront sur des jeunes bourgeois de la ville. Ils s’étaient fait connaître parce qu’ils auraient chantées des chansons peux respectueuses sur la religion et surtout ils ne se seraient pas découvert devant la procession du saint sacrement.
Sachant qu’il y avait une enquête certains de ces jeunes partiront en Prusse, il ne reste à Abbeville que Moisnel âgé de 15 ans et De La Barre. Moisnel sera arrêté et incriminera les fuyards partis en Prusse ainsi que De La Barre qui sera arrêté le 1 octobre 1765, il niera les faits, mais malheureusement pour lui ils trouveront chez lui le dictionnaire philosophique de voltaire.
Malgré certains soutiens il sera jugé le 28 février 1766 pour : « Impiété, blasphème et sacrilège exécrable et abominable » à faire amende honorable, à avoir la langue tranchée, être décapité et brûlé. Le 1er juillet 1765 il est soumis à la question ordinaire en lui posant des brodequins – ce qui consiste à lui mettre des planchettes sur les mollets les entourer avec des cordes et enfoncer des coins en bois – il perdra connaissance, puis sera réanimé pour être conduit à l’échafaud en charrette avec une pancarte dans le dos sur laquelle sera inscrit : « Impie, blasphémateur et sacrilège exécrable ».
On renonce à la couper la langue, le bourreau le décapitera d’un coup de sabre et son corps sera jeté au bûcher ainsi qu’un exemplaire du dictionnaire philosophique de Voltaire. Naturellement ce drame n’est pas lié seulement à un problème de blasphème mais aussi à la situation politique de notre pays, ainsi que la lutte des philosophes des lumières dénonçant l’obscurantisme des ecclésiastiques de l’époque.
Et maintenant me diriez-vous ? au 21ème siècle, ça n’existe plus ? si seulement…
Le 16 octobre 2020 le professeur d’histoire géographie Samuel Paty se fera décapiter à l’arme blanche à la sortie de son collège à Conflans-Sainte-Honorine par un réfugié tchétchène de 18 ans, après de fausse divulgation sur les réseaux sociaux qui seront enflammées par un parent d’élève et un militant islamiste. Pour la petite histoire c’est après cette assassinat que fut créé Le fond Marianne avec les déboires que nous connaissons depuis quelque mois.
Le 18 janvier 2020 une adolescente, Mila, de 16 ans refuse les avances d’un internaute islamiste et elle reçoit des insultes lesbophobes et misogynes se référant à Allah, puis elle recevra d’autre injure. Elle se filmera et aura une critique vigoureuse de l’islam en utilisant des gros mots, cette « story » sera relayé sur internet aura 35 millions de vue. Dans cette vidéo elle affirmera également : « rejeter toutes les religions et n’être pas du tout raciste, puisqu’on ne peut pas être raciste envers une religion ». Elle recevra 50 000 messages de haine et devra s’inscrire dans un collège militaire, puis, suite à une nouvelle vidéo ce collège lui demandera de faire ses cours depuis chez elle. Lors de son seul passage télévisuel elle dit ( je cite) :
- Revendique le droit au blasphème
- Regrettant de l’avoir dit d’une manière vulgaire
- S’excusant auprès de ceux pratiquant leur religion en paix
Une plainte sera même ouverte contre Mila pour appel à la haine qui sera classé sans suite par le procureur de la république pour les raisons suivantes : « a démontré que les propos diffusés, quelle que soit leur tonalité outrageante, avaient pour seul objet d’exprimer une opinion personnelle à l’égard d’une religion, sans volonté d’exhorter à la haine ou à la violence contre des individus à raison de leur origine ou de leur appartenance à cette communauté de croyance ». Vous avez remarqué ? Le mot blasphème n’est pas cité !! Ce qui est logique puisque je vous le rappelle, ce mot n’existe pas juridiquement.
Et Maintenant ? Elle vit seule essayant de passer son bac et protégé par la police nationale depuis 3 ans. Elle a 19 ans.
Le cas le plus représentatif pour moi est le procès de Charlie hebdo du 7 et 8 février 2007, concernant les caricatures de Mahomet.
L’histoire commence par le décès de Théo van Goh le 2 avril 2004 à Amsterdam, personne pas forcément sympathique ayant tenu des propos insultants sur les juifs et les catholiques. Il réalise un documentaire sur la soumission faite aux femmes dans les pays musulmans avec une compatriote d’origine somalienne.
À la suite de ce documentaire il sera abattu de 8 balles dans le corps puis égorgé et décapité. Le traumatisme est énorme aux Pays-Bas et dans les pays du nord. Un Ecrivain Danois, tendance extrême gauche, souhaite écrire un livre non-polémiste sur la vie de Mahomet pensant que le la connaissance est le meilleur rempart contre la violence.
Pour se faire il cherche un illustrateur, mais il ne trouve personne, tout le monde a peur. En réaction à un article dénonçant cette situation un journaliste plutôt de droite décide faire publier le 30 septembre 2005 dans son journal « jyllands-posten ». Il demande au syndicat des caricaturistes Danois de lui donner des caricatures de Mahomet. A la suite de cette publication il y aura une manifestation de 3000 personnes, puis, plus rien pendant 2 mois. Le 17 octobre les mêmes caricatures seront publiées dans un journal Egyptien. Rien ne se passe.
Et alors me direz-vous ? Et bien l’escroquerie viendra d’imams Salafistes Danois proches des frères musulmans, en décembre 2005. Aux caricatures déjà publiées ils rajouteront 3 caricatures complémentaires absolument horribles qu’ils publieront sur la toile et le monde s’enflamme en manifestant, en brûlant des drapeaux et autres.
Cependant ce qui me choquera le plus sera la récupération politique qui a eu lieu au niveau mondial. Bill Clinton, Jacque Chirac Président de la république Française et Koffi Annan déclarent : « Les journaux ayant contribué à diffuser les caricatures à diffuser les caricatures ont fait un usage abusif de la liberté de parole », je me permets de rajouter et la loi sur la liberté de la presse du 29 juin 1881 vous en fait quoi ? et la loi du 9 décembre 1905 vous en fait quoi ? Mais dans le pays des droits de l’homme, la machine se grippe et le journal France soir va publier les caricatures Danoises. Dont le rédacteur en chef se fera licencier le lendemain. Par solidarité le journal Charlie Hebdo publiera le 8 février les caricatures.
La suite, vous la connaissez, Charlie Hebdo sera jugé le 7 et 8 février 2006 à la suite de poursuites faites par :
- La mosquée de Paris, de l’époque
- L’union des organisations islamiques de France ( UOIF) de l’époque.
- La ligue islamique mondiale s’associant aux poursuites.
Le 22 mars 2007 le tribunal relaxe Charlie hebdo, jugement qui sera confirmé par la suite par la cour d’appel et la Cour de cassation.
Que souhaite-je faire à travers les 3 cas du 21ème siècle que je viens de vous présenter ? Et bien qu’il y ait un détournement de la vérité à fin politique, et ce qui est triste, c’est que nos représentants politiques de tous bords confondus se sont ralliés prenant pour ce qui est dit sur « la toile » pour vérité… Affligeant. Faisant une total abstraction de nos lois.
Cela ne veut pas dire que le droit à la liberté d’expression n’a pas de limite, je ne vais pas vous rappeler l’article Pleven et j’en prends pour preuve les différents procès de M.Zemmour pour :
- Injure et provocation à la haine raciale
- Contestation de crimes contre l’humanité
- Diffamation publique contre l’administration publique
Pour conclure, ne nous trompons pas c’est un rapport de force de certains souhaitant nous dicter notre libre arbitre. Alors que doit-on faire, nous francs-maçons du grand orient de France ? Rappelons que nous ne sommes que des hommes et des femmes de bonnes mœurs !! Mais je doute que cela suffise, continuer à être des utopistes ? Des universalistes ? Je doute encore. Pour moi la seule solution est le combat avec des mots dans le respect, la tolérance et un peu d’amour.